Désolé mais non, je n’ai pas aimé…

  • Souvenir de lecture 
  • Il y a des auteurs que l’on vénère, d’autres qui nous laisse de marbre, certains dont la prose nous indiffère et même parfois des bouquins qu’on déteste. C’est le quotidien de la vie d’un lecteur, chercher LA pépite qui nous fera battre le coeur un peu plus vite, l’auteur dont les phrases resteront gravés dans nos mémoires. Si comme moi vous avez du mal à résister à un avis passionné et honnête vous avez dû connaître aussi bon nombre de déceptions : tel auteur est un génie ! Ce polar est une bombe ! Lis ce témoignage c’est à tomber ! Le bouquin qui révolutionne la littérature moderne ! Des phrases marquantes, des mots qui donnent envie de se plonger dans ce bouquin et puis le grand vide, la déception, l’incompréhension souvent. Passer à côté d’un roman qu’on dit grand c’est parfois aussi un peu de culpabilité, nécessairement si d’autres ont adoré c’est qu’on y a rien compris, c’est qu’on a pas eu la sensibilité ni la persévérance, c’est qu’on est trop simple, trop trivial pour en saisir les nuances. Las, on se retourne vers nos valeurs sûres, nos auteurs de prédilection pour y rechercher du plaisir, pour se ressourcer en territoire connu. Je n’ai jamais pensé à répertorier toutes ces oeuvres, tous ces textes qui me sont tombés des mains et aujourd’hui sera ma première tentative de classifier ces bouquins, ces auteurs dont je garde un souvenir amer. Cette liste est non exhaustive et, il me semble primordial de le rappeler, ce n’est bien évidemment que mon humble avis…
  • Ulysse de James Joyce : Lu trop tôt peut-être mais j’en garde le souvenir d’une oeuvre totalement opaque et incompréhensible.
  • Tropique du cancer d’Henry Miller : Considéré par beaucoup comme un chef d’oeuvre je m’y suis noyé. Trop confus, incohérent, décousu, j’ai dû abandonné au bout de deux cent pages environ.
  • Guillaume Musso : Désolé pour les aficionados mais sans jouer à l’intellectuel je dois avouer que les deux ou trois bouquins lu de cet auteur m’ont parus simplistes et fabriqués. Je peux comprendre le succès, les louanges beaucoup moins.
  • Thomas Pynchon : On ne pourra pas dire que je n’aurais pas essayé : 3 romans, 3 calvaires. On ne m’y reprendra plus.
  • Raymond Chandler parce qu’il s’agit de la genèse du roman noir, parce que c’est un auteur adulé je m’y suis essayé. Le poids des années surement mais ses romans m’ont paru tellement surannés.
  • Fred Vargas : Des polars reconnus, des personnages récurrents adorés. Pour ma part je n’y ai trouvé qu’une mécanique ennuyeuse et laborieuse.
  • Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan : Une superbe photo en couverture et un beau titre ne font pas nécessairement un bon livre. Leçon à méditer.
  • Patrick Modiano : Le récent prix Nobel de littérature ne m’a toujours inspiré qu’un profond ennui. L’expression exacte serait plus vulgaire : mon dieu qu’est-ce que je me fais chier !
  • City on fire de Garth Risk Hallberg : un roman que j’attendais avec impatience, un livre auréolé d’une réputation élogieuse. Encore une lecture laborieuse, des personnages multiples, une écriture prétentieuse et un arrêt par KO technique au bout de trois cent pages.
  • Le regretté Jean D’ormesson : Autant le personnage m’a toujours paru fort sympathique, autant j’ai eu l’impression que l’on parlait d’un autre quand on parlait de ses qualités d’écrivain. Surestimé ?
  • James Lee Burke : Tout était réuni pour que j’adore cet auteur : une vraie identité, des enquêtes fouillées et un personnage principal truculent. Alors pourquoi cette impression tenace de déjà vu et de superficiel ?
  • Les derniers romans de John Irving : Comment un auteur autrefois si génial peut-il nous délivrer des pavés si assommant ? Où est passée l’étincelle ? Incompréhensible.
  • La fille du train de Paula Hawkins : Un bon polar dans la moyenne de la production annuelle mais pour moi un triomphe encore une fois incompréhensible.
  • Les derniers romans de Maurice G Dantec : se référer à l’article sur John Irving sauf qu’il est maintenant trop tard pour cet auteur surdoué mais malheureusement mortel.
  • Me voici de Jonathan Safran Foer : faire figurer l’un de mes auteurs fétiches dans cette liste pourrait paraître injuste mais pourtant à bien y penser la lecture de ce bouquin fut à la hauteur de l’attente c’est à dire interminable.
  • Le jour d’échecs de Stefan Zweig : quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi ce roman est culte ? A ce propos ma question serait la même pour la montagne magique de Thomas Mann, pour au-dessous du volcan de Malcom Lowry mais aussi pour l’ensemble de l’oeuvre de Le Clezio.
  • Je rêvais de lire Joseph Conrad, la lecture de Lord Jim m’a vacciné à jamais de l’auteur d’origine Polonaise.
  • Sacrilège ! Je dois avouer que William Faulkner m’ennuie profondément… ( à mon grand désespoir il en est de même pour Kafka, Giono ou Marguerite Duras )
  • Dans la même veine je n’ai pas trouvé beaucoup d’intérêt et ne garde aucun souvenir de la lecture de deux romans de Paul Auster.
  • Douglas Kennedy : une dizaine de titres lus et aucun souvenir marquant.
  • Eric-Emmanuel Schmitt : il me semble avoir lu quelques titres de cet auteur, quelqu’un peut-il me rappeler lesquels ?
  • Brett Easton Ellis est-il vraiment un génie ? Pour ma part je pense que non même si je me suis bien amusé à la lecture d’American psycho.
  • Christine Angot : Je me suis essayé à cette lecture en pensant que ses écrits seraient peut-être différents de ses apparitions médiatiques, il n’en fut rien. Pénible.
  • James Ellroy : son Perfidia bien qu’encensé par la critique m’a paru être une caricature de ses écrits d’antan.
  • Caryl Ferey : j’ai décroche à partir de Mapuche sans parler du pénible Condor. Mais où est passé l’auteur innovant et inventif de Zulu ?
  • Norman Mailer, Salinger, John Kennedy Toole tant d’auteurs cultes qui m’ont laissé indifférent.
  • Les chroniques de Bob Dylan et l’ensemble de son oeuvre méritaient-elles un prix Nobel ? Je pense ( et je ne suis pas le seul ) que non. Définitivement.
  • J’aime bien Philip Roth mais est-il vraiment LE grand romancier américain contemporain ? Beaucoup pense que oui pour ma part je pencherais plutôt pour Richard Russo, Jim Thompson ou Tom Wolfe.
  • Indépendance de Richard Ford est surement le roman le plus ennuyeux lu ces dernières années. Un roman encensé par nombres de critiques littéraires. Désolé.
  • STOP ! Assez de critiques faciles et de verbiages influencés par une sensibilité qui après tout n’est que la mienne. Chacun se fera son opinion sur cette liste, certains seront globalement d’accords, d’autres riront de mon inculture et je ne peux que les comprendre tant la lecture est une passion unique, personnelle et souvent exclusive. Ce n’est que mon humble avis et j’en profite pour remercier les lecteurs toujours plus nombreux à suivre ces chroniques du bout du monde ! Merci infiniment.    Franck .

74 commentaires

    1. Moi c’est Proust. D’accord sur Perfidia d’Ellroy, Ulysse aussi, incompréhensible. Le plaisir est dans la lecture mais aussi dans l’après. Certains textes demandent un peu d’effort sur le moment et restent « en bouche » longtemps , Pynchon, P.Auster et d’autres. Votre liste est longue, mettre Le Clezio et Musso sur le même plan me paraît incongru et puis très franchement, les jugements définitifs me semblent incompatibles avec la curiosité inhérente à l’amour de la lecture et cette chronique de « je n’ai pas aimé » semble plus destiné à essayer de faire du buzz qu’à nous renseigner sur tel ou tel ouvrage.

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      1. non sincèrement le buzz je m’en fous un peu mais j’admets que certaines associations sont malheureuses et il me semble que souligner qu’il ne s’agit que de mon humble avis et que tout cela est extrêmement subjectif me gardait du côté définitif du jugement. Il m’est arrivé de ne pas accrocher à des romans à 20 ans pour les adorer beaucoup plus tard, encore une fois la subjectivité… merci Gilles

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  1. J’ai été déçue par Perfidia aussi…et pourtant, dieu sait que j’aime Ellroy. Je n’ai jamais pu finir James Joyce, été dégoûtée de Le Clézio toute petite (peut-être devrais-je m’y remettre) et je rajouterais à ta liste que je n’ai pas supporté La Vérité sur l’Affaire Harry Québert (qui restera pour moi une des plus grandes fraudes de ce début de siècle). A côté de ça, j’ai dévoré les Marcus Malte et, même si j’avoue que ses intrigues sont cousues de fil blanc, j’attends toujours avec impatience mon prochain Camilla Lackberg (la vie de ses héros et leurs aventures m’intéresse plus que ses enquêtes lol) et rien ne me ravit plus qu’un nouvel épisode des aventures de Stéphanie Plum, Agatha Raisin (dévorées en une semaine) et Mma Ramotswe. En fait, tout ça nous montre bien que la lecture, cela reste quand même très subjectif, lié à des moments précis (certains de mes livres attendent toujours sur mon étagère « le bon moment » pour les lire) et que tous ceux qui veulent nous enfoncer dans le crâne « lis-ça, c’est bien, ne lis pas ça, c’est mal » peuvent toujours courir la cambrousse en agitant très fort leurs bras, ça ne marchera pas :p

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    1. j’adore ton commentaire et oui tout cela est tellement subjectif…Pour moi aussi Ellroy est un grand d’où l’immense déception ressentie à la lecture de Perfidia et je n’ai pas détesté ‘la vérité sur l’affaire Harry Québert’ comme quoi… merci beaucoup Isabelle franck

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    2. Ellroy a écrit Brown’s Requiem et son Black Dahlia. Déjà il a abandonné la grammaire anglaise avec son Big Nowhere et m’a perdu avec L.A. Confidential. J’ai du lire Hammett et Chandler 3 fois chaque et chaque fois Chandler faiblit et Hammett s’améliore. Je viens de relire Red Harvest et c’est une oeuvre hyper-réaliste d’un demi-monde, déguisée en entertainment. En train de lire Mark Twain.

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  2. J’ai eu un peu peur en voyant le titre de ton article car je me souviens d’une blogueuse qui avait fait un similaire mais avec un total manque de respect et très mordant…À croire que j’avais oublié qui à écrit cet article car ce n’est pas ton style 😉 bien entendu je me retrouve dans certain des auteurs cités et d’autres où je me dis  » ah mais non pas lui !  » mais tout cela reste bien subjectif 😊 passe une belle journée

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    1. exactement cela est hyper subjectif et pour le côté mordant et sans respect j’en suis bien incapable dans le sens où j’ai bien conscience que l’écriture est un chemin difficile et en tout point respectable. Le jour où j’aurais pondu quelque chose de potable je me sentirais peut-être un peu plus légitime mais en attendant je crois qu’il faut faire preuve de beaucoup d’humilité dans ce domaine ! merci Stef

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  3. Et bien pour ma part,je me sens moins coupable car je te rejoins pour pas mal d’auteurs… Je croyais que cela venait de moi, à mon grand soulagement mon ressenti est partagé. Caryl Ferey reste un de mes auteurs préféré malgré son dernier livre Condor que j’ai acheté mais que j’hésite à lire au vu des critiques assez médiocres. Merci. Stéphanie

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  4. Je n’ai pas lu suffisamment de ces livres pour pouvoir en parler. « La fille du train », je n’ai pas compris non plus son succès. « Le joueur d’échecs », ma première lecture de Sweig, m’a beaucoup déçu. Par contre, j’aime Musso, même si je préférais ses premiers bouquins et même si j’oublie très vite ses histoires.
    Qu’est-ce qui fait qu’on adore un livre alors qu’un autre le trouve insipide? Mystère.
    J’ai détesté le best-seller « L’alchimiste », alors que tout le monde en parlait positivement.
    Et que dire d’Amélie Nothomb? Deux essais, deux échecs, à dix ans d’intervalle. Vais-je tenter une troisième expérience?
    En conclusion, chacun ses goûts et c’est très bien comme ça.
    Bonne journée.

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    1. Pour l’alchimiste je te rejoins complètement, il aurait pu figurer dans cette liste en bonne place mais comme tu le dis si bien : chacun ses gouts et c’est vrai que c’est très bien comme ça… merci Philippe

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  5. Il y a quelques années encore, je me sentais coupable si je n’appréciais pas un roman encensé, primé, je me disais que j’étais certainement passée à côté de quelque chose. Plus maintenant: j’assume mes coups de cœur, et les autres. Quelqu’un a-t’il compris où Doris Lessing voulait en venir avec son carnet d’or ?!!!
    Merci pour cette chronique rafraîchissante 😉

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  6. Bonjour Franck.

    Je lis tes critiques auxquelles je suis abonné. Celle-ci me plaît beaucoup car elle va à l’encontre de la doxa habituelle. J’avais le même point de vue que toi sur certains auteurs, mais je n’osais pas en parler. On m’aurait traité de jaloux alors je gardais le silence.

    J’aimerais t’envoyer 2 de mes livres. Le premier qui m’a fait connaître, aujourd’hui nous sommes à 80.000 exemplaires vendus et le dernier qui est mon préféré car il est complètement déjanté. Il se vend très bien au Québec ! Ils ont sans doute plus de sens de l’humour au second degré.

    À quelle adresse puis-je t’envoyer cela ou te contentes-tu d’ebooks car j’ai cru comprendre que tu vivais dans les DOM-TOM…

    Merci de ta réponse et surtout de ta franchise qui fait du bien. Les grands éditeurs font la loi dans les médias. C’est assez écoeurant de voir le comportement de certains critiques littéraires qui portent la soupe toujours aux mêmes !

    Bien à toi.

    Pierre BRU C/ Lluis del Mila, 11 46800 XATIVA Provincia de Valencia 0033609724471 pierrebru24@gmail.com

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  7. Je n’ai pas lu tous les livres cités ici mais je suis tout à fait d’accord avec certains titres et auteurs. Je ne comprends pas comment certains ont un tel succès… Un problème lié aux goûts et aux couleurs… J’ai bien sûr un énorme respect pour tous les auteurs (en fin presque) et je respecte aussi leurs lecteurs mais maintenant je ne m’embarrasse plus: quand au bout de quelques pages, je sens que ça ne va pas le faire et bien, ça ne le fait pas… J’arrête là la lecture et vais voir un autre livre…

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    1. Moi j’avoue qu’il est extrêmement rare que j’abandonne une lecture , je m’accroche je m’accroche c est un principe mais je peux comprendre ton raisonnement et j’y viendrais sûrement un jour . Merci Blanchard

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    1. Superbes critiques je suis admiratif vraiment merci d’avoir pris le temps de lire cette petite chronique qui prouve à quel point les goûts et les sensibilités peuvent être différentes suivant les individus . Franck

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  8. J’ai été soulagée ! Oui, presque tous les auteurs cités, je ne les ai moi non plus pas aimé ou compris ! Et pourtant j’ai essayé en les lisant jusqu’au bout comme Musso, Modiano, Schmitt et je ne comprends pas pourquoi attribuer le Nobel à Bob Dylan.
    Mais j’ai aimé Salinger ! Chandler, Vargas et de Vigan. Miller, bof trop ciblé sur le sexe ! Et d’Ormesson, même son passage à la télé m’ennuie ! C’est dire que tout cela est subjectif. Mais continuez à écrire vos chroniques ! Bonne journée.
    Françoise.

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  9. Une nouvelle fois, tu apportes la preuve que chaque lecture est unique. Tu peux apprécier ou détester un livre selon tes goûts, ton humeur, ton âge, ton histoire…et malheureusement tu passes parfois à côté pour ces raisons!
    Mais parfois la magie opère et tu ne sais pas pourquoi!
    C’est aussi pour ça que l’on est passionné par cet art!!!

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  10. Ah, ça fait du bien de ne pas être seul à ne pas aimer certains auteurs quasi « intouchables » (Le Clézio m’a toujours profondément ennuyé, par exemple…)Je partage les choix et opinion ici à 80 %… C’est pour ça que je suis ce blog… Bien sûr ces choix sont subjectifs, eh alors ? Le lecture pour la plupart d’entre nous doit rester un plaisir, ce d’autant plus quand elle nous est vitale et nécessaire…
    Amicalement

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  11. Et moi je ris toujours quand mes petites madames de la maison de retraite me font l’éloge de Danielle Steel … hé oui mais c’est ce dont elles ont besoin si cette lecture leur font du bien hé bien je n’essaierais pas de les détromper…
    J’ai bien aimé la phrase  » Un livre est un miroir où nous trouvons seulement ce que nous portons déjà en nous » trouvée dans l’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon (que j’ai beaucoup apprécié pour certaines phrases que j’ai notée sans pour autant totalement adhérer à l’histoire) C’est ce que j’aime effectivement dans mes lectures c’est reprendre des phrases qui me parlent des phrases que j’aurais aimé avoir dit. Sinon il m’est arrivé de lire à haute voix la première nouvelle d’un livre de Sergio Pitol (la panthère et autres nouvelles) dont je n’ai absolument rien compris mais les mots étaient tellement beaux et bien utilisés que j’ai quand même apprécié ce moment de lecture à voix haute mais je n’aurais pas pu aller plus loin. Il y a des livres que je lis pour l’histoire et des livres que je lis pour la beauté du texte (Stefan Zweig entre autre).
    Il y a eu d’Ormesson dont j’ai tellement apprécié « le juif errant » alors que je n’ai pas su rentrer dans ses autres romans…
    Il y a les moments où on lit des auteurs faciles parce qu’on a pas envie de se prendre la tête on se rend compte que ce n’est pas de la grande littérature mais parfois on en a besoin aussi pour juste se distraire…
    Et puis il y a ceux qui vous donnent la nausée « La nausée » de Sartre justement ou je me suis ennuyée à mourir alors que j’avais adoré « Huis clos »

    Parfois je conseille un livre à un lecteur parce que je vois leur similitude avec d’autres lecteurs qui ont apprécié le livre. J’essaie de faire des connexions entre mes lecteurs et savoir que si ce lecteur là a aimé ce livre là hé bien ce lecteur ci l’aimera probablement aussi mais encore une fois ça ne se justifie pas toujours…

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  12. Beaucoup de sincérité, dans cette chronique, c’est agréable. Et puis quoi, est-on obligé de toujours dire oui à tout ?
    Juste pour mettre mon grain de sel dans la conversation, et parce que j’ai lu ton allusion à Le Clézio : j’ai littéralement adoré toute son œuvre de jeunesse jusqu’à : Voyages de l’autre côté. Mais ensuite, après son livre : Désert, c’est comme si l’homme avait subi une métamorphose intérieure. Son écriture est devenue conventionnelle, lissée ; À partir de Désert, l’homme est devenu « bancable », voilà l’histoire. Je garde un grand souvenir de lecture de ses trois ouvrages : Le livre des fuites – La guerre – Les géants.
    Le Clézio est un grand écrivain qui a perverti son art pour le succès, c’est aussi simple que ça.
    Je suis en train de lire l’essai : Du plagiat, d’Hélène Maurel-Indart, elle parle très bien de ce problème de l’argent qui pourri le monde de l’édition. Des ravages que fait cette vision de la littérature chez les auteurs, les éditeurs. Aujourd’hui, l’œuvre en elle-même n’existe plus, il n’y a que l’image de l’auteur et ce qu’il peut rapporter en terme de bénéfices financiers, qui compte ; d’où la production intensive d’une littérature au rabais.
    Heureusement, il y a encore des éditeurs, des vrais, qui aiment la littérature. Hélas, ces hommes sont à la tête de toutes petites structures et ont bien de la peine à survivre dans ce monde frelaté par l’argent.

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  13. Merci de dire franchement ce que vous aimez ou pas c’est une forme de liberté dont on a besoin pour sortir de cette culture qui nous fait croire que si tout le monde aime un auteur ou un livre on doit l’aimer!

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  14. J’ai longtemps exigé des livres un savoir et une qualité, une densité, un je-ne-sais-quoi culturel, une droiture… et puis je me suis rendu compte que je me mentais à moi-même, que je m’ennuyais à lire des auteurs réputés et que je dévorais des bouses infâmes (c’est une figure de style). Jourd’hui, je m’accorde le droit de reposer un bouquin, de ne pas le finir, de ne pas lire un auteur, et d’aimer un livre dont je n’aurai pas donné 5 centimes. Musso, par exemple, lu par hasard dans un hotel, a à mes yeux une naïveté désarmante…

    Bref, me semble que c’est plutôt une question de rencontre et de hasard, d’accointance entre le livre et le lecteur (l’auteur n’a pas grand chose à y faire) ; et je ne lis plus les critiques, surtout élogieuses (bien sûr, si un jour j’écris un livre, je lirais les critiques:)
    .

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    1. Je crois que nous sommes nombreux dans le même cas et passé un certain conformisme (ou peut-être un certain âge ) on resserre notre attention sur ce qui nous plait vraiment. Une forme de liberté sans doute, en tout cas ce n’est que positif et libérateur. Merci !

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  15. Article passionnant ! Il est vrai que l’on a beau écrire des avis ils ne restent que des  »avis » fort subjectif car engageant notre sensibilité, notre vécu, le moment où on lis telle oeuvre et j’en passe.
    Je suis d’accord sur La fille du train, je ne comprend pas le succès, un polar qui m’a ennuyé. Musso j’en ai lu étant ado tout comme Levy, mais aujourd’hui plus aucun souvenir et je dois dire que lorsqu’on en a lu un on les a tous lus !

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  16. Bonjour Franck. Pour répondre à ta question : « Pourquoi ? Et je ne comprends pas ! » Il y a deux réponses, la première relève du gout et de la sensibilité de chacun, est en soi humaine et compréhensible. Mais la deuxième est beaucoup plus pernicieuse et relève du phénomène étrange et fugace qu’on appelle la mode…

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  17. J’adore ton article.
    Je suis d’accord avec toi sur plein de points et notament la critique facile sur certain roman. Mais je vois que chaque fois que je suis trop nuancée ou mitigée avecun roman plutôt bien côté, c’est moi qui prend des critiques… LOL

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  18. T’inquiètes, on te pardonne. 😛

    Plus sérieusement, je pense que c’est souvent un avis subjectif, un ressenti, qui n’ont pas à être jugés. On a tous connu une détestation d’un livre encensé (classique comme contemporain) et je ne vais sûrement rien t’apprendre en citant à nouveau Guerre et Paix de Tolstoï qui aura été un calvaire pour moi. Seulement, Tolstoï est un auteur qui fait l’unanimité (y compris auprès de mon auteur préféré 😥 ) et ce n’est pas facile de l’assumer. Par contre, l’ayant lu en entier, j’ai des arguments pour me justifier, donc j’attends les puristes de pied ferme. 😛 Quant à ceux qui n’ont pas aimé ou détesté L’Etranger de Camus, je n’y peux rien, c’est comme ça, je ne vais pas les juger là-dessus, surtout que c’est une lecture assez spéciale. J’ai plutôt tendance à être triste quand on me le dit, aha.

    Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan, je l’ai dans ma PAL, j’ai peur maintenant… C’est une autrice que j’apprécie sans la trouver exceptionnelle, donc on verra bien. Pour Bret Easton Ellis, je ne le qualifie pas de génie bien qu’American Psycho ait fini dans mon top de l’année 2017, mais il paraît que c’est sa meilleure oeuvre, alors je ne m’attends pas à mieux… Je suis un peu dég pour Caryl Férey, je l’avais vu une fois à une émission spéciale de La Grande Librairie, et je l’avais trouvé très sympa, alors je voulais le lire. (en plus, la façon dont il a parlé de Romain Gary m’a fait mourir de rire, c’est l’esprit, aha) J’ai aussi La fille du train dans ma PAL, que je lirai dans les mois qui suivent. Ayant déjà lu des avis mitigés dessus, le tien ne me surprend pas.

    Et j’oublie très certainement des choses, mais je viens déjà de pondre un pavé, alors on va y aller mollo. Je ne trouve pas que ton article manque de respect ou quoi que ce soit, donc pari réussi ! (et ce fut très intéressant)

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  19. bonjour Franck,
    comme tu l’as dit, et tu as entièrement raison, la lecture est une aventure très personnelle, donc forcément subjective, donc aucun jugement sur tes choix… tu as tous les droits ! 🙂
    je suis d’accord avec certains de tes choix, pas tous, tu t’en doutes….
    tu égratignes deux de mes auteurs favoris, Fred Vargas et Caryl Ferey, mais c’est de bonne guerre lol
    par contre, entièrement d’accord avec toi pour Musso, Modiano, Douglas et d’autres….
    j’imagine qu’un tel billet fait du bien parfois…. à noter pour moi un de ces jours ! 🙂
    bonne lecture à toi…

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  20. Merci pour ce bel article, car lorsque je n’ai pas aimé un livre je me sens si seule et je cherche frénétiquement des avis qui me rejoignent, surtout si ce livre a été primé.
    Mais il y a aussi le moment où on lit. Il y a quelques années j’ai lu de Stefan Zweig « Soupçon légitime » et j’y ai trouvé une merveilleuse description de sentiments qu’il est resté en ma mémoire comme un modèle de sensibilité. Je l’ai relu il y a quelques mois sans y trouver le même enchantement.
    Je veux dire aussi que chaque écrivain a une perle dans son oeuvre mais certains ne l’ont pas écrite. Après avoir été émerveillé par quelques descriptions de Le Clézio dans « un inconnu sur terre » où il fait notamment une description magnifique de sa façon de peler une orange criante de sensualité, je n’ai jamais pu aller au bout d »un autre de ses livres.
    J’ai trouver la perle de Philippe Roth « la tache » et je me garde bien de lire un autre de ses livres de peur d’être déçue.
    Je sais maintenant qu’il ne faut pas rechercher la même émotion dans le livre suivant d’un auteur.
    Mais il reste difficile de dire qu’on n’a pas aimé un livre au moment où il est encensé par tous, surtout si celui-ci traite d’un thème de société qui est au centre de la bien-pensence du moment.
    Au plaisir de vous retrouver pour d’autres commentaires, et Bonweek-end !

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    1. Merci beaucoup pour votre passionnant commentaire . Pour la tache je vous comprends c est un excellent roman mais j’ai préféré portnoy du même auteur qui est souvent considéré comme LE grand romancier américain . Ce que j’ai essayé d’expliquer c est que j’aime ses livres mais je dois passer à côté de nuances que d’autres saisissent pour en avoir cette opinion dithyrambique.

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  21. Quel article ! Même si ces critiques sont subjectives, je trouve cette chronique assez osée et réussie en même temps.
    Je m’explique :
    Pour ma part, lorsque je tombe sur un roman qui m’a déplu, j’éprouve un mal être à écrire mon ressenti pour plusieurs raisons : parce que ce n’est que « mon humble avis » et forcément, on tombera sur quelqu’un qui a aimé ! Je peux aussi dégoûter quelqu’un de lire ce livre… peut-être passera-t-il à côté d’une lecture agréable voire d’un coup de coeur… Nous savons tous que nos blogs influencent toujours quelqu’un quelque part.
    Pourtant, je trouve intéressant de lire des chroniques qui expliquent les points qui ont déçus. Si la chronique est respectueuse du travail de l’auteur et claire, ces fameux points peuvent autant être mes sujets favoris ! Un lecteur n’aime pas les romans psychologiques, moi, je les apprécie… un autre adore les séries, moi, je n’aime pas particulièrement… Il déteste la violence, j’aime bien dans les thrillers. Bref !

    Réussie car ta chronique montre aussi que certains livres très reconnus peuvent déplaire et que chacun a son jugement et sa sensibilité.

    Réussie aussi parce que tout est question de temps, de timing, de rencontre, et tout est fonction de notre état du moment…

    En lisant ta chronique, on se conforte dans nos déceptions et on se démarque dans nos admirations.

    Tu as osé ! C’est intéressant.

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  22. Modiano, je crois que l’on aime ou pas, on ne peut être neutre, moi, j’aime. Par contre Joyce Carol Oates m’ennuie comme ce n’est pas possible. Vargas j’aime car j’adore son commissaire. Je ne vois même pas pourquoi tu cites Musso qui, pour moi, n’est pas un écrivain, mais un débiteur de textes au mètre. Angot et de Vigan, jamais lu, cela ne me disait rien et je persiste. Il y a tant d’auteurs qui nous transportent, alors, pourquoi se faire du mal !! J’ai bien aimé ta chronique, même si je ne partage pas tous tes goûts et certains auteurs, souvent américains, me sont inconnus. Autre chose que je déteste, ce sont les auteurs américains sortis des écoles d’écriture (restons français). Ils ont tous les même style, les mêmes façons d’augmenter le nombre de pages…

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    1. Il parait pourtant que ces écoles d’écriture sont très efficace ! Mais je comprends, pas sur que cette forme d’industrialisation du métier de romancier pousse à la créativité et à l’invention. merci Zazy

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  23. Merci et bravo pour ton article ! Et pourtant, j’en prends plein les dents ! Justement parce que j’estime ton avis ! Entendre ou lire quelqu’un dont on n’apprécie guère ni les points de vue, ni les lectures, ni du reste la plume, critiquer – sans forcément les avoir lus – des auteurs qui nous sont chers, ça ne fait ni chaud, ni froid, c’est en quelque sorte logique. En revanche, quand un proche ou quelqu’un dont on considère les points de vue confie avoir détesté une lecture qu’on a aimé, il y a toujours ce pincement, cette petite meurtrissure, comme lorsqu’on présente deux personnes auxquelles on tient, et qu’elles s’avèrent incapables de se supporter.
    Oui, tu as raison, le plaisir du texte est on ne peut plus subjectif, mais ce sont les points de rencontre sur les plaisirs subjectifs qui créent les liens forts entre les gens. On a beau lire seul, on ressent parfois, après un choc, un éblouissement littéraire, le besoin de partager ce qu’on a ressenti, de trouver dans les mots des autres ce qu’on n’a pas réussi à formuler, ou même de ne pas avoir les mots, mais à plusieurs. Ces paysages, quand on voyage, qui laissent sans voix, eh bien c’est un peu ça. C’est plus fort encore à deux. On a besoin de serrer une main pour y croire. Pas de prendre des photos, de raconter et raconter encore à ceux qui n’étaient pas là, et ne faire que les frustrer, au mieux leur donner envie d’y aller mais risquer autant de casser le plaisir de la découverte, mais de savoir que d’autres ont vécu la même chose au même endroit ou dans le même livre… Cette complicité est précieuse et c’est une des magies de la littérature que de créer une proximité entre des lecteurs que parfois tout oppose, par l’intermédiaire d’un auteur parfois mort deux siècles auparavant.
    Ce que j’aime dans ton message, c’est qu’il y a ce regret, justement, de n’avoir pas aimé ces auteurs. Tu as essayé, vraiment, et non, bon, le courant ne passait pas. Et c’est tellement bien de le dire. Il y a, et on en est tous conscients, des attitudes littéraires qui pourrissent bien des discussions sur les livres, bien des jugements et lectures aussi, tant certains livres sont consacrés comme cultes, et tant il est de bon ton d’avoir lu et aimé tel ou tel auteur (de préférence un peu à part, un peu cryptique) et détesté tel ou tel auteur (de préférence populaire, de préférence médiatique). Certains livres (et certains le méritent !) sont entourés d’un tel halo de louanges qu’on y entre comme dans des églises, presque intimidés, émus. Et parfois on tombe de haut. Soit parce que c’était surestimé, soit parce que nos attentes nous aveuglent. Tout ça pour dire que oui, il faut le dire aussi quand on aime pas, avec cette délicatesse que tu as d’expliquer pourquoi et de rappeler que tu ne juges pas l’auteur mais fais le constat que sur toi, il n’a pas « agi ». C’est tellement plus constructif que de dire qu’on aime tel auteur ou tel livre parce que ça classe ton bonhomme d’avoir machin et truc dans tes références et en bonne place dans ta bibliothèque.
    BREF ! Excellente lecture que cet article. Comme tous, je te rejoins sur certains auteurs et pas du tout sur d’autres, ne peux rien dire sur quelques-uns que je n’ai pas lus, mais le point n’est pas là. L’important, c’est justement cette humilité qu’il faut garder toujours, ce recul nécessaire : ne pas être blessé bêtement quand quelqu’un qu’on estime n’aime pas un auteur qu’on aime, mais se réjouir au contraire qu’on se retrouve ne serait-ce que sur un auteur, tant on sait comme le coup de cœur littéraire, le vrai, est rare !

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  24. D’accord avec toi sur presque 90%…
    Comment peut-on lire Fred Vargas ? Quant à Le Clézio et d’Ormesson…Il en va de même pour d’autres que tu cites et je partage tout à fait ton avis (Lowry, Thomas Mann,…
    Ellroy était génial à ses débuts après c’est parti en c………
    Je sauverais Chandler (« Sur un air de navaja »), mais c’est vrai que ça a bcp vieilli…
    Personnellement, j’admire aussi bcp Modiano, même si le prix Nobel me semble exagéré ; mais je les ai tous lus et relus plusieurs fois. Il faut ressayer « Villa Triste » et « Voyage de Noces »….
    Durant ma carrière de prof de Lettres, j’ai tjrs essayé de faire comprendre à mes élèves qu’il ne fallait pas admirer les « grands zôteurs » avec une admiration béate …

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