La jeune fille et la nuit

  • Titre : La jeune fille et la nuit
  • Auteur : Guillaume Musso
  • Année : 2018
  • Editeur : Calmann Levy
  • Résumé : Thomas Degalais est de retour sur la côte d’azur. Devenu un écrivain à succès, celui qui a fréquenté le prestigieux lycée St Exupéry dans les années 90 revient dans l’établissement à l’occasion d’une réunion d’anciens élèves. Fraîchement débarqué de New-York Thomas doit faire face à son passé alors que des travaux d’agrandissement d’une aile du lycée risquent de mettre à jour des secrets enfouis depuis près de vingt ans. Alors commence une quête personnelle et familiale où les masques tombent et où les certitudes de Thomas vont s’écrouler au fil de l’enquête.
  • Mon humble avis : Guillaume Musso : un nom synonyme de succès hors-normes, de ventes faramineuses, de littérature populaire, d’une mécanique bien huilée, de parutions millimétrées. Les chiffres font tourner la tête : plus de trente millions de romans vendus, traduit dans près de 40 langues, l’auteur le plus vendu dans l’hexagone, bref un véritable phénomène d’édition et un auteur dont le nom symbolise à lui seul ce que l’intelligentsia littéraire exècre. Car on ne lit pas Musso comme on lit d’autres auteurs, difficile de ne pas avoir d’à-priori sur l’écrivain Antibois, difficile de chroniquer un roman déchainant autant de passions. Je vais pourtant tenter de m’y atteler en étant le plus honnête possible, en oubliant les avis contrastés glanés ici et là ces dernières semaines. Tout d’abord je tenais à vous préciser le contexte dans lequel j’entamais ce roman: je venais de finir la lecture de deux romans français encensés par la critique : dos au mur de Nicolas Rey puis centre de Philippe Sollers. Le premier cité fut une lecture touchante bien qu’éminemment nombriliste dans la veine des précédentes productions de l’auteur. Pour le deuxième (c’était mon premier Sollers) je serais bien incapable de donner un avis tant ce texte m’a laissé de marbre. Beaucoup crieront au génie je n’y ai pour ma part trouvé qu’ennui et incompréhension. Tous les goûts sont dans la nature j’en conviens et il n’est pas rare que votre humble serviteur passe complètement à côté d’un roman dit intellectuel. Je finissais donc ce Sollers avec soulagement avant de m’attaquer au nouveau pavé de Musso. Pour ceux qui ne sont pas lecteurs assidus de mes modestes chroniques je tiens tout d’abord à préciser deux choses : la première est que je suis plutôt enclin à soutenir la littérature populaire et mon expérience personnelle tend à prouver que des auteurs méprisés comme Sulitzer ou Bellemare peuvent être un bon marche-pied pour accéder à des textes plus ambitieux quelques années plus tard. La deuxième chose est qu’il est primordial de faire rentrer les gens dans les librairies et qu’à cet égard les auteurs comme Levy ou Musso sont des locomotives indispensables au devenir de toute une industrie. Ceci étant dit il serait peut-être temps que je me concentre sur le texte au lieu de digresser mais peut-être n’ai-je tout simplement pas grand chose à dire sur ce bouquin….La jeune fille et la nuit est d’abord un livre d’enquête à priori le style de prédilection de l’auteur. Le style est simple, truffé de références littéraires, musicales ou générationnelles. Autant l’avouer d’emblée j’ai été gêné par beaucoup de tournures de phrases, Musso empile les clichés comme d’autres avant lui mais cette accumulation finit par devenir très gênante au fil de la lecture. A contrario la mécanique est brillante, léchée et les rebondissements incessants, cela en fait un objet tout a fait addictif. Surement l’une des clés de son succès d’ailleurs…La jeune fille et la nuit est donc un roman au rythme haletant, un bouquin à tiroirs, une oeuvre hautement estimable même si la perfection de la mécanique prime sur le texte lui-même. A aucun moment je ne m’y suis ennuyé, j’ai été charmé, parfois irrité par certains personnages caricaturaux, mais je reconnais à l’auteur un savoir-faire certain et un sens du rythme et de la construction évident. Pour être franc, il me semble que je pourrais citer des dizaines d’auteurs aussi doué que Musso pour ce type d’entreprise mais force est de constater que lui seul a su trouver les clés pour toucher toute une génération de lecteur et à cet égard je ne peux que m’incliner devant l’ampleur du phénomène.
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15 commentaires

  1. En voilà une chronique qui m’a surprise ! J’ai lu Central Park de cet auteur, et j’avoue ne pas m’être ennuyée une seconde. J’aimerais maîtriser moi aussi cette mécanique qui rend un texte si addictif. Tiens, dans la famille Musso il y a aussi Valentin, l’as-tu lu?

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  2. Merci de t’être lancé dans cette expérience ! Cela évite de la tenter à certain(e)s d’entre nous qui en tireraient les mêmes conclusions et tu nous fais gagner du temps .. Il y a bien d’autres auteurs à lire qui nous attendent ! … D’accord aussi avec toi: Il vaut mieux lire des « romans de gare » (Musso est quand même au-dessus) que ne rien lire…

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  3. J’attendais avec impatience ta Chronique sur ce dernier Musso. Je suis une de ses fans et j’aime bien lire comment les autres le perçoivent . Et j’avoue que tu ne m’as pas déçue encore une fois 😂! Eh oui la clé est le mystère. J’avoue qu’il n’a rien d’exceptionnel mais il a un petit quelque chose qui le différencie des autres auteurs non dépourvus de talents. Hâte de lire ton avis sur une fille comme elle de Marc Levy si tu as prévu de le lire . Bon dimanche
    Mya

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  4. J’aime les romans de Musso, mais je les oublie très vite. Celui-ci m’attend dans ma PAL.
    Et oui, je trouve que Valentin écrit mieux que Guillaume, mais le succès n’est pas au rendez-vous !
    Bonne semaine.

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  5. Je suis tout à fait d’accord, ce genre de livres est une première porte d’entrée vers des livres plus « complexes ».

    Autant j’ai déjà lu Marc Levy (que je n’avais pas aimé), autant je n’ai jamais tenté Guillaume Musso, qui ne me dit absolument rien. Mais c’est toujours bien de lire des avis dessus 🙂

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  6. J’ai découvert Musso sur le tard mais depuis je suis fidèle au rdv. J’aime bien ce qu’il fait même si j’aimerais qu’il soit un peu plus audacieux quand il aborde le polar / thriller. Ca reste très gentillet et conventionnel, mais à aucun ennuyeux (ça n’engage que moi).

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