Le poids du monde

  • Titre : Le poids du monde
  • Auteur : David Joy
  • Editeur : Sonatine
  • Année : 2018
  • Résumé : Thad et Aiden sont amis depuis toujours. Au coeur des Appalaches, ils subsistent tant bien que mal, dans une région rongée par la misère et le chômage. Thad s’en est revenu d’Afghanistan avec des plaies béantes au coeur et l’envie d’en découdre avec le monde entier. Aiden, de son côté, a trouvé en April – qui n’est autre que la mère de son camarade – un refuge et une raison de survivre malgré les démons qui le hantent. Lorsque les deux garçons se retrouvent en possession d’une importante quantité de drogue et d’argent, leurs vies basculent soudain.
  • Mon humble avis : Il y a quelques années – en 2016 exactement – je découvrais un jeune auteur américain du nom de David Joy. Un seul roman à son actif, mais quel roman ! Là où les lumières se perdent était un texte sombre, désespéré, servi par une plume précise et une trame impitoyable. Deux ans plus tard je retrouvais donc un nouvel opus de Joy, dont le titre et la couverture laissait à penser qu’une nouvelle fois, je devais me préparer à plonger dans la noirceur d’une histoire sans espoir ni concession. Ce fut le cas et rarement le monde ne m’a paru plus sombre qu’à la lecture quasi-apnéique de ce roman. Un bouquin où les personnages traînent leur passé comme un fardeau et où de lourds nuages, annonciateurs de tempête, stagnent sur une histoire qui, on le devine dès les premières pages, ne sera que désespoir et vies brisées. David Joy n’est donc pas un plaisantin, loin s’en faut, mais quel écrivain ! Rarement un livre n’aura si bien porté son titre, le poids du monde est omniprésent dans ces pages, les personnages se démènent comme ils peuvent entre un présent précaire et un avenir bouché et la palette de l’auteur qui va du gris foncé au noir, nous emmène inexorablement vers un final forcément tragique. En lisant ce rural noir comment ne pas penser au génial White Lightin’ , film marquant et injustement mésestimé de Dominic Murphy ? Les Appalaches sont décidément le décor parfait pour ces histoires de rednecks paumés et violents. Si les paysages montagneux jouent un rôle primordial dans cette histoire, il est également à souligner que Joy n’est jamais aussi bon qu’au plus près de ses personnages : dans les méandres de la psyché de Aidan et Thad, l’auteur excelle. Ainsi au bout de seulement quelques pages, le lecteur sait que l’espoir de se réinventer ailleurs n’est qu’un leurre, et malgré la violence et le sang, il s’attache peu à peu à ces personnages, à leurs fêlures béantes et exècre ce déterminisme social qui ne leur laisse aucune chance. C’est beau, c’est tragique, c’est du David Joy.
  • J’achète ? : Oui sans hésiter. Un roman sombre, une histoire de violence, de désespérance, d’amitié aussi, mais avant tout une tragédie implacable et des personnages qui resteront dans ta mémoire. Longtemps.

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