Saison noire

  • Titre : Saison noire
  • Auteur : Pat Conroy
  • Année : 2002
  • Editeur : Albin Michel
  • Résumé : C’est au cours de la saison 1966/1967 que l’écrivain sudiste Pat Conroy prit la décision d’entrer en littérature, comme d’autres entrent dans les ordres. Sportif accompli, Conroy fit partie du cinq majeur de l’équipe de Basket de l’école militaire de Citadel, en Caroline du sud. Soumis à un bizutage d’une cruauté extrême, régulièrement humilié par un entraîneur sadique et vivant toujours sous le joug du grand Santini, le jeune Conroy abattit tous les obstacles pour enfin trouver sa voie.
  • Mon humble avis : Ceux qui suivent francsbooks se rappellent peut-être que Le grand Santini et surtout Le prince des marées figurent parmi mes romans de prédilection. Je voue un culte à Pat Conroy, comme à d’autres auteurs américains du XX ème siècle tels que Wolfe, Fante, Irving ou Frantzen, pour n’en citer qu’un nombre restreint. Se procurer des ouvrages de ces auteurs – qui ne font plus l’actualité et surtout pas en poche s’il vous plait…- relève de l’exploit lorsque l’on habite aux antipodes. Vous devinerez donc quelle fut ma joie et ma surprise lorsque je dénichais un exemplaire de Saison noire disponible sur le net ! Mon peu de goût pour le Basket serait largement compensé par l’écriture de Conroy, j’en étais certain. Je me lançais donc dans la lecture de cette oeuvre autobiographique avec énormément d’attentes et un plaisir évident à l’idée de me replonger dans ce sud, cher à l’auteur natif d’Atlanta. Petit bémol dans ce concert de louanges : ma dernière lecture de Conroy s’était révélée laborieuse, Beach Music ne fut pour moi qu’une pâle copie du prince des marées, un roman sans finesse et indigne du grand Pat. Je croisais donc les doigts en entamant les premières pages de Saison noire. Mais cessons là le pseudo suspense -qui ne fait vibrer que votre humble serviteur- , ce roman, pourtant axé sur la pratique du Basket, est vraiment excellent. Relatant une saison de sport universitaire, Conroy y déploie son talent, comme jadis il développait ses attaques sur les parquets des campus du sud des états-unis. Toutes les obsessions de l’auteur sont présentes dans ce roman : le dépassement de soi, l’esprit militaire, la soumission, la douleur également, et la difficulté à sortir indemne d’une enfance tourmentée. Dieu que cet homme fut attachant et ces prises de position contre les châtiments corporels et la négligence avec laquelle on enseignait aux écoliers pauvres de son état, furent une nouvelle preuve de son humanité débordante. Mais revenons à saison noire, un roman à la gloire de ses équipiers, un roman court, ponctué de scènes sportives épiques, un bouquin agréable à lire tant la personnalité et l’humilité de son auteur y sont omniprésentes. Evidemment les scènes de jeu son un peu longuettes, évidemment ce roman est surement moins marquant que d’autres du même auteur, mais quel plaisir de lire à nouveau un texte de Conroy, quel plaisir de retrouver ces personnages attachants et ces paysages si caractéristiques. Merci Pat. Merci pour vos personnages, merci pour le prince des marées et merci pour votre immense talent.
  • J’achète ? : La question ne se pose même pas. Conroy fut un maître conteur et si ce n’est déjà fait, je te recommande chaudement de te pencher sur son cas. Tu découvriras un auteur rare, un écrivain pour qui romanesque ne fut pas un vain mot.

17 commentaires

      1. J’ai oublié de te dire que j’ai trouvé ta chronique super et que ça m’a même fait sourire ! C’est dingue comment on se sent plus à l’aise quand on parle d’un de ses auteurs préférés 🙂

        Aimé par 1 personne

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