La porte

  • Titre : La porte
  • Auteur : Magda Szabo
  • Année : 2003
  • Editeur : Viviane Hamy
  • Résumé : Emerence Szeredàs est domestique. Depuis vingt ans, la vieille dame est au service de la narratrice qui nous livre cette confession. Au fil des années les deux femmes , que tout oppose, ont tissé d’étranges liens. Une relation où se mêlent crainte, ressentiment mais aussi admiration et estime. Emerence est un personnage au passé trouble, d’un orgueil démesuré, une femme qui revendique sa liberté et refuse à quiconque l’accès à son domicile. Quels secrets dissimule-t-elle derrière sa porte ?
  • Mon humble avis : Encore un roman auréolé d’une réputation flatteuse, encore un texte primé, considéré par le New-york times comme le meilleur livre de l’année 2015. La porte fut un succès mondial, un phénomène d’édition comme on dit, encore un… Mes dernières lectures m’incitant à la prudence, j’attaquais ce texte avec scepticisme, espérant néanmoins découvrir cette auteure hongroise dont la carrière littéraire fut soumise à la chape de plomb qui recouvrit son pays après la seconde guerre mondiale. La porte est un roman qui prend son temps, un roman qui repose principalement sur la relation de deux femmes : l’une est une intellectuelle bigote et discrète, l’autre est forte en gueule, exècre la religion et cultive un goût du secret presque maladif. Malgré leurs différences, ces femmes vont s’apprécier jusqu’à devenir confidentes, jusqu’à devenir indispensables l’une à l’autre. Roman autobiographique, roman centré sur la personnalité d’Emerence -cette femme auréolé de mystère qui ne déroge sur aucun de ses principes – le texte de Szabo est pudique, intimiste, parfois d’une grande beauté. La gardienne est l’un de ces personnages que l’on n’oublie pas, à la fois irritante, attachante, tellement maladroite et complexe, un personnage hors-norme qui, à elle seule, justifie la lecture de ce roman. La porte est un roman sur l’incompréhension, l’impuissance, l’impossibilité d’aimer, un roman fort, nostalgique, nimbé d’un charme étrange, du charme des grands romans certainement. Vous l’aurez compris j’ai beaucoup aimé ce bouquin et Emerence, la revêche, restera dans ma mémoire comme l’un des plus beaux personnages littéraires qu’il m’ait été donné de rencontrer. Un régal vous dis-je.
  • J’achète ? : Sans hésitation. Un texte marquant, émouvant. A la fois simple et brassant de nombreux thèmes primordiaux. Un très beau roman, je ne saurais dire mieux.

22 commentaires

  1. J’ai apprécié comme toi ce roman, surtout grâce à son héroïne mémorable. J’ai eu un peu plus de mal avec le faon, lu ensuite, que j’ai trouvé un peu inégal (un début laborieux et une seconde partie prenante), où elle met également en scène un personnage féminin atypique (mais moins attachant qu’Emerence…)

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  2. On peut peut-être lire « La Porte », roman s’appuyant vraisemblablement sur des faits vécus par Magda Szabó, avec une deuxième lecture…en filigrane, n’y a t-il pas une critique à peine déguisée du régime hongrois, fermé au modernisme, fermé à l’Occident, fermé aux intellectuels…Et une autre forme de critique de l’Europe. Ce roman est paru un an avant l’entrée de la Hongrie dans l’Europe…Quand je l’ai lu, cette idée m’a effleuré et jamais quitté. et finalement a pris le dessus…
    Mais j’ai peut-être l’esprit détraqué.
    Bonne journée

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  3. C’est vraiment un livre magnifique que je devrais peut-être relire en gardant en tête le point de vue de Jean-Pierre Vialle. Je recommande aussi « La ballade d’Iza » du même auteur.
    Et à ceux qui ont envie de découvrir d’autres excellents auteurs hongrois, je conseille Sandor Marai, par exemple « Les braises » ou « Métamorphoses d’un mariage ».
    Merci à toi Franck pour ton blog qui est devenu pour moi un incontournable!

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