- Titre : L’ombre de l’eunuque
- Auteur : Jaume Cabre
- Année : 2014
- Editeur : Christian Bourgois
- Résumé : Depuis la fin du XVIIe siècle, les Gensana sont installés dans une vaste demeure bourgeoise de la région de Barcelone. Propriétaires d’une usine de textile, la famille va connaitre des jours fastes avant de devoir affronter des crises sociales et économiques, puis la guerre civile et le Franquisme qui ravagèrent l’Espagne. Miquel et Maurici sont deux membres de cette famille. Deux hommes de génération différente, témoins des turpitudes de leurs ancêtres et liés par des secrets inavouables. Deux inadaptés, chroniqueurs de la grande saga dynastique des Gensana.
- Mon humble avis : Les habitués de ces petites chroniques savent à quel point Confiteor de Jaume Cabre fut pour moi une véritable révélation. Roman d’une amplitude rare, d’une intelligence exceptionnelle de par son propos et sa construction, j’en garde un souvenir à la fois ému et admiratif. Il m’aura fallu de longs mois avant de m’attaquer à autre un texte de l’auteur Catalan et mon choix se porta sur L’ombre de l’eunuque, pavé de plus de six cent pages évoquant les fastes d’une dynastie Barcelonaise. Une fois de plus l’auteur s’appuie ici sur une trame inspirée d’une oeuvre musicale, une fois de plus la narration est sophistiquée et complexe. Cabre passe du je au il dans la même phrase, des personnages interviennent dans la narration sans que le lecteur s’y attende, puis disparaissent abruptement, créant ainsi des passerelles entre les générations, des interactions entre les personnages principaux et leurs aïeuls. C’est encore une fois complexe et il m’aura fallu une centaine de pages pour rentrer dans ce roman, une centaine de pages pour lâcher prise, pour me faire à la petite musique si particulière de Cabre. Une fois cet écueil passé, je découvrais alors une nouvelle fois un plaisir de lecture rare, un auteur virtuose et une oeuvre en tout point admirable. Si l’ombre de l’eunuque ne tutoie pas les étoiles comme le faisait Confiteor – peut-être plus abrupt, moins brillant, un peu laborieux par instant – il reste néanmoins un roman rare, un roman où se déploie le génie d’un auteur surdoué, un roman d’une complexité folle, d’une densité exceptionnelle, un roman total peut-être. Rarement un auteur ne m’aura paru plus virtuose que Cabre, rarement un écrivain ne m’aura autant impressionné. Ici les thèmes sont nombreux, l’auteur traite de la fin d’un monde, de destins contrariés, de secrets inavouables, de culpabilité, de création artistique. Les deux protagonistes principaux sont tour à tour pathétiques, grandioses,lâches et terriblement humains, surtout dans leurs travers. Bon je crois que vous aurez compris que je suis un fervent admirateur de Cabre, inutile d’en rajouter. Ruez-vous sur l’oeuvre de cet auteur exigeant et surdoué.
- J’achète ? : Bien sûr ce n’est pas un bouquin où l’écriture est fluide et évidente. Bien sûr Cabre est moins accessible que d’autres auteurs, bien sûr son oeuvre peut paraître exigeante. Et pourtant quel plaisir, quel régal de parcourir des textes aussi habiles et aboutis que ceux de cet auteur catalan dont je commence à peine à découvrir l’oeuvre. Quel plaisir de réaliser qu’il me reste à découvrir plusieurs romans du génial Jaume Cabre !
J’avoue que moi aussi j’avais adoré Confiteor et sa complexité qui m’avait demandé quelques efforts pour entrer dans le roman, mais efforts largement récompensés. Le lecteur comprenait pourquoi on passait ainsi d’un lieu à un autre, d’une personne à l’autre : la maladie expliquant tout. Mais là, je m’interroge : quel est le ressort qui organise ici la complexité de ce roman ? Ou alors est-ce la marque de fabrique de Cabre ? Je n’ai lu de cet auteur que Confiteor, sans doute me manque-t’il des références…
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Je crois que c’est sa marque de fabrique , son style . Je te le conseille si tu as aimé confiteor bien que je l’ai trouvé un peu en deçà
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Je viens de lire sur le Net les premières pages de Confiteor. C’est par ce livre que je vais découvrir l’auteur.
La technique narrative de Cabré me rappelle celle employée par Pierre Pelot dans son magistral roman, C’est ainsi que les hommes vivent, où les époques, voix et personnages se mêlent, s’entrechoquent, et se répondent.
La promesse d’une nouvelle lecture, d’un nouveau monde, j’adore ça!
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Tu ne devrais pas être déçue , je note pierre pelot que je ne connais que de nom . Merci Sophie-Marie
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Confiteor m’attend toujours. Alors que je lis énormément, je fais toujours patienter longtemps les pavés et sur celui-ci je sais que j’ai tort.
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Ho que oui !
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Je découvre cet auteur catalan. Le titre et la couverture sont intriguant. Bon weekend Franck 🙂
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Un auteur vraiment particulier, un virtuose . Merci et bon week-end !
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Merci pour cette suggestion de lecture. J’avais beaucoup aimé Confiteor.
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Ha oui confiteor, un grand livre !
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