Malamorte

  • Titre : Malamorte
  • Auteur : Antoine Albertini
  • Editeur : JC Lattès
  • Année : 2019
  • Résumé : Faits divers sanglant dans une résidence Bastiaise : dans un accès de folie, Mohamed Cherkaoui a fait feu sur sa femme et sa fille âgée d’à peine cinq ans, avant de retourner son arme contre lui. Le capitaine envoyé sur place est affecté au BHS, le bureau des affaires simples, un placard où il végète et cuve son alcool depuis des années. La découverte du cadavre d’une femme, quelques jours plus tard, va pousser le flic à sortir de sa torpeur.
  • Mon humble avis : Depuis quelques semaines, Twitter regorge d’avis dithyrambiques sur ce roman d’Antoine Albertini : très grand polar, James Ellroy sur l’île de beauté, très grand bouquin, les compliments affluent et tout le monde s’accorde à trouver ce premier roman exceptionnel. Piqué par la curiosité, je ne pouvais décemment passer à côté d’un bouquin dont on dit tant de bien. Je commandais donc ce Malamorte et mettais de côté tous mes autres projets de lecture pour m’attaquer à ce roman insulaire. Quelques heures plus tard, je sortais de cette lecture avec un sentiment mitigé et je vais tenter de vous en expliquer les raisons. Tout d’abord, je tiens à souligner à quel point les premiers paragraphes de ce roman sont somptueux. Trouvailles stylistiques, description d’une Corse à mille lieux des cartes postales, installation d’une ambiance plombée en quelques lignes, regard sans concession sur ce qu’est devenu cette île, je me délectais à l’avance de ces quelques heures passées du côté de Bastia. Et puis au fil des pages, un style qui se délite, une intrigue qui patine, des clichés et les magnifiques promesses des premières pages qui s’évanouissent. Entendons nous bien, Malamorte est un bon polar, classique, solide, mais on sent que l’auteur en garde sous la semelle pour rester dans les clous du genre et c’est bien dommage. Evidemment l’exercice est ardu, le chemin mille fois balisé, et de ce point de vue l’auteur ne s’en tire pas si mal. Comme un élève appliqué, Albertini maîtrise son histoire jusqu’au dénouement, c’est carré, solide, mais sans surprises et si son personnage principal n’est pas dénué d’intérêt, il est trop caricatural pour emporter l’adhésion. Reste qu’il s’agit d’un galop d’essai, et j’imagine ce que pourrait donner un second roman d’Albertini délivré des angoisses et des doutes inhérents à la rédaction d’une première oeuvre de fiction. Pour cela, et pour la magie des premières pages de Malamorte, pour la passion que l’on sent poindre entre les lignes, j’attendrais avec impatience le prochain roman de cet auteur corse.
  • J’achète ? : Si tu es fan de polar, tu ne seras pas déçu par l’intrigue plutôt bien ficelée de ce roman. Si comme moi tu accordes plus d’importance à l’ambiance qu’à l’enquête proprement dite, si tu es plus attaché aux détails et aux personnages qu’à la résolution de cette enquête, tu resteras un peu sur ta faim. Je me répète, il me semble que l’auteur est loin d’avoir tout dit avec ce premier opus et j’ai réellement hâte de découvrir les prochains romans d’Antoine Albertini.

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