Orléans

  • Titre : Orléans
  • Auteur : Yann Moix
  • Editeur : Grasset
  • Année : 2019
  • Résumé : Yann Moix fut un enfant martyrisé, blessé. Entré en littérature comme dans un refuge, le gamin égrène ses souvenirs de maltraitance mais aussi ses espoirs, sa quête d’amour éperdue et sa passion pour Gide, Sartre ou Péguy.
  • Mon humble avis : Yann Moix : un nom qui déchaine les passions, évidemment pas pour ses écrits – nous sommes au XXI e siècle et plus personne ne s’étripe pour des phrases – mais pour son omniprésence dans les médias, pour les polémiques diverses et variées qui accompagnent chacune de ses saillies, pour son côté tête à claques, pour sa mythomanie présumée ou encore pour ses avis à l’emporte pièce assénés avec autorité sur les plateaux de télé. Soyons franc, je n’aime pas particulièrement Moix c’est le moins que l’on puisse dire. Difficile donc d’avoir un avis objectif sur sa prose mais c’est c’est pourtant ce que j’ai essayé de faire en entamant la lecture d’ Orléans, son nouveau roman. Tout d’abord, et vous le savez certainement, la sortie de cet ouvrage a été accompagnée d’une polémique quant à la véracité des faits évoqués. Les parents Moix contre leur rejeton, le frère Moix contre son double maléfique, la grand-mère défendant Yann me semble-t-il bref, un véritable panier de crabes où chacun défend sa vision et où il est impossible de savoir ce qu’il se passait réellement entre les murs de la maison familiale à cette période là. Qu’importe me direz-vous, nous parlons ici de littérature. C’est vrai mais je ne peux m’empêcher de penser à la famille humiliée, salie, s’il s’agit de l’oeuvre d’un mythomane avéré, si la succession de supplices décris dans la première partie du livre ne sont que le fruit d’un cerveau dérangé prêt à tout pour son moment de gloire et de reconnaissance. Ceci étant dit, concentrons nous maintenant sur le roman. Les paragraphes sont courts et l’écriture élégante. J’ai souvent lu que Moix se regardait écrire, que son style était pompeux et prétentieux mais pour ma part, je dois avouer que j’ai pris un réel plaisir à parcourir ces lignes, avec quelques moments de grâce – courts ! – que je me suis appliqué à lire et relire. Evidemment on sent bien que l’auteur lorgne sur ses illustres ainés, on sent bien le côté appliqué, le côté ‘ regardez comme j’écris bien ‘ mais cela ne m’a nullement gêné et j’ai lu ce roman court quasiment d’une traite. Les sévices prétendument subis par l’auteur lors de son enfance sont atroces et la première partie du texte en fait étalage. La seconde partie est consacrée à l’extérieur de la cellule familiale, avec les espoirs et les aspirations du jeune Moix confronté au monde scolaire principalement. Pêle-mêle nous y apprenons que le gosse développa une passion pour André Gide à l’âge de neuf ans, qu’il se passionnait pour Francis Ponge tout juste après, que le prépubère Yann Moix lisait Sartre entre deux raclées bref, une sacré précocité…En relisant ces quelques lignes je me rends compte qu’il est difficile de dissocier l’oeuvre de l’auteur – c’est un sujet à la mode décidément – mais passons sur ce détail en partant du principe que nous avons affaire ici, à un homme d’exception ou au moins à un homme qui prétend l’être. De toute façon cela n’a pas véritablement affecté le plaisir de lecture que j’ai pris en parcourant ce roman qui ne restera sans doute pas dans les mémoires mais qui n’est pas dénué de grandes qualités littéraires.
  • J’achète ? : Bien sûr le personnage est irritant, bien sûr le lecteur ne peut ignorer la volonté manifeste de Moix de rédiger un vipère au poing ou un poil de carotte moderne, mais il est indéniable qu’au détour d’un chapitre, sur des passages courts, l’auteur parvient à tutoyer certains de ses illustres ainés.

13 commentaires

  1. Il écrit atrocement mal, c’est ampoulé, factice. Le reste, je m’en fiche, je l’ai lu avant cte polémique. Ce type n’est pas un écrivain, c’est un écrivaillon avec un égo plus gros que Delon, et si c’est possible, plus gros que celui de Matzneff, qui lui, a du style, au moins.

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    1. Jamais lu matzneff mais je t’avoue que ça ne me motive pas du tout . Pour Moix je ne suis pas d’accord , je me suis surpris à relire certaines phrases que je trouvais très belles et c’est assez rare de ma part . Pour le personnage on est d’accord , c’est un arrogant, j’ai toujours eu beaucoup de mal avec ce genre d’auteur .

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  2. Bravo pour cette chronique. Je l’ai lu à sa sortie et Yann Mois a un véritable talent d’écrivain qu’il me semble gâcher par son goût de la célébrité. Dommage ! L’homme, la personnalité médiatique, je ne l’aime pas. Je n’aime pas non plus son côté pret à tout pour attirer les  » lumières de la ville  » . Mais , son talent est évident. Maintenant, difficile de séparer l’oeuvre de l’homme….Bonne journée

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  3. Yann Moix est à la littérature ce que Laurent Ruquier est à la culture. Quantités négligeables à pousser dans le caniveau. OOOPS!!

    Je crois que le type a voulu lui aussi sortir sa petite autofiction (regardez comme j’ai souffert mais résilience, je suis un génie bla bla bla) mais il n’arrive pas même à la cheville d’une Annie Ernaux ou d’un Edouard Louis. Next!
    🙂

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  4. moi non plus je n aime pas la personne Moix mais j ai beaucoup aime ce roman qui n est pas forcement a prendre au pied de la lettre ! le ressenti est toujours personnel ! j ai aime sa facon de decrire ce qu il vivait justement et je ne me preoccupe pas de savoir si c est une realite.. il est vrai que vis à vis de sa famille, s il ne les a pas prévenus… ca manque de delicatesse !!

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