Le patriarche

Titre : Le patriarche

Auteur : Witi Ihimaera

Editions : Au vent des îles

Année : 2020

Résumé : Siméon est le petit dernier d’une famille Maorie vivant sous la coupe d’un patriarche omnipotent. Chef de clan, chef religieux, Tamihana régie la vie de chacun des nombreux membres du groupe et ses décisions, mêmes les plus injustes, ne souffrent d’aucune discussion. C’est sans compter sur Siméon et son âme rebelle, le jeune homme au caractère trempé, aux remarques acerbes, va faire souffler un vent de rébellion sur le clan.

Mon humble avis : Ce n’est pas tous les jours que nous avons la chance de lire le texte d’un auteur Maori, avouez-le. Et quand ce texte est d’excellente facture, cela devient même un sacré privilège ! Car oui, le patriarche est un grand roman, une saga Néo-Zélandaise âpre, édifiante, souvent hilarante mais aussi une plongée dans un monde qui disparait, rongé par le modernisme. Vous l’aurez compris le thème principal de ce livre est la rivalité : rivalité entre les générations, rivalité entre des clans mais au-delà de ce constat, c’est aussi un livre sur la puissance des liens familiaux, sur les valeurs claniques, sur la force des liens du sang. Traversé d’un souffle rare, enlevé, le roman de Ihimaera narre les traditions du peuple Maori, les tribulations d’une famille, le quotidien d’un jeune garçon tiraillé entre ses aspirations personnelles et les coutumes ancestrales de sa communauté. Siméon est un personnage attachant, idéaliste, un esprit vif qui insuffle à cette saga un rythme endiablé, où les compétitions entre clans s’enchaînent, où l’exotisme des premières pages s’efface progressivement au profit de l’universalité du propos. C’est trépidant, truculent et l’auteur excelle dans les dialogues, ce qui n’est pas si courant. Pour conclure, force est de reconnaître que Le patriarche est un excellent roman d’apprentissage, un roman foisonnant, haut en couleur et un témoignage, parfois glaçant, sur les us et coutumes de certains peuples du Pacifique Sud. À découvrir.

J’achète ? : Les yeux fermés. Tu y découvriras des concours de tonte de mouton, des parties de hockey endiablées mais aussi un regard plein d’acuité sur les traditions Maories, sur les hommes et les femmes de cette communauté. Tu y découvriras aussi Siméon, ce jeune homme idéaliste que rien ne semble pouvoir arrêter. Un auteur à découvrir et un titre qui restera dans les mémoires, à n’en pas douter.

14 commentaires

  1. Beau billet.
    Comme auteur maori (plutôt métis) je vous propose les livres de Alan Duff (si ce n’est déjà fait). La plupart publiée chez Actes Sud. « L’âme des guerriers » bien sûr adapté au cinéma par Lee Tamahori et le très beau « Un père pour mes rêves »; sorte de regard croisé sur la condition des Noirs en Nouvelle Zélande et aux Etats-Unis.
    Cordialement

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    1. Merci beaucoup. Je connais Alan duff mais je ne l’ai pas encore lu par contre le patriarche a lui aussi été adapté au cinéma par Lee Tamahori sous le titre : mahana . Je ne l’ai pas encore vu, j’attendais de lire le roman . Merci Tibo Lexie.

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  2. Comme ma copine Lydia, je note car je ne l’ai pas trouvé sur le site de la bib départementale, à moins que je ne leur demande de l’acauérir. J’ai déjà au compteur, une dizaine de propositions !! je vais ruiner le département

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